Après avoir parlé du 5 mai, j'ai décidé d'approfondir et d'élargir le sujet en vous parlant des jours fériés et des congés payés au Japon, ici je passerait les fêtes nationales non fériées. Vous vous demanderez surement "Mais pourquoi elle nous parle des congés payés?" et bien c'est par ce que pour comprendre l'un il faut connaître l'autre!

Pour commencer, il y a au Japon 15 jours fériés:

Comme vous pouvez le voir sur la liste, fin avril / début mai il y a une semaine qui contient 4 jours fériés (soit presque 1/3 de tout les jours de la liste) cette semaine est nommée : la Golden Week. C'est l’une des périodes de vacances les plus chargées au Japon car comme les écoles et parfois les entreprises ferment pour cette occasion., les japonais en profitent souvent pour partir et faire du tourisme. Cette année pour cette période près de 23 millions de japonais ont effectué un séjour touristique.

Les Lois pour les Fêtes nationales, rédigées en 1948 ont décrétés neuf jours fériés officiel dans le calendrier japonais. Quatre des ces jours étant situés dans la même semaine, les entreprises du secteur des loisirs ont constaté une augmentation des recettes durant cette période, même l'industrie cinématographique a subi cette augmentation. En 1951, le film Jiyū Gakkō enregistra une vente de billets plus forte à cette période, (plus forte même qu'au nouvel an). C'est pour cela que le directeur de la compagnie de films Daiei a ensuite surnommé cette semaine la Golden Week (en référence au vocabulaire radiophonique qui parlait de golden time), un surnom devenu rapidement la dénomination officielle de ces vacances concentrées autour des quatre dates.

Lors de la rédaction des Lois pour les Fêtes nationales en juillet 1948, le 29 avril était déjà une fête nationale célébrant la naissance de l’Empereur Shōwa depuis 1926, année de son accession au trône. À sa mort en 1989, personne ne voulait perdre cette journée de repos, surtout qu’elle marquait le début de la Golden Week, et elle fut transformé en Midori no Hi, journée la nature. Depuis 2007, cette dernière est célébrée le 4 mai et le 29 avril est à nouveau dédié à la mémoire de l'empereur Shôwa.

La Kenpô KinenBi est la fête de la constitution du Japon de 1947. Pour l’occasion, la Diète nationale (le parlement), située à Tôkyô, est exceptionnellement ouverte au public. Ce jour-là, les Japonais font un vœu pour la prospérité du pays.

Après la mort de l’Empereur Shôwa en 1989 et jusqu’en 2006, on célébrait cette fête le 29 avril. Elle est dédiée à l’environnement et à la nature, en l’honneur de l’amour de l’empereur pour la flore et la nature. En 2007, la fête passe au 4 mai qui était déjà un jour férié suivant une loi disant qu’un jour entouré de deux jour fériés devient lui aussi férié.

Les japonais ont la réputation de beaucoup travailler et de vouloir le faire autant que possible mais qu'en est-il réellement? D'après l'étude "comparaison internationale des congés payés de 20 pays" menée par Expedia en 2011, les japonais n'aurait que 11 jours de congés payés par an contre 10 pour les coréens et 30 pour les français. Toujours d'après cette enquête, les japonais n'utilisent que 5 jours de congés (45%), les coréens 7 jours (70%) et les français utilisent la totalité de leurs congés (gros flemmards que nous somme). Parmi les 20 pays de l'étude, le Japon est celui ayant le plus bas taux d'utilisation des congés payés.

On peut alors se demander pourquoi les japonais prennent aussi peu de congés. 44% des interrogés répondent comme première raison que « le chef n'est pas très collaboratif à ce que les employés prennent des congés ». A 19%, les Japonais n'ont « pas le temps de prendre des congés » et « ont du mal à organiser leur planning », et à 14% « s'inquiètent du regard des autres en pensant donner une image négative ». En outre, c'est une spécialité japonaise que de continuer à penser au travail pendant les vacances. En effet, les Japonais sont les plus nombreux (20%) à avoir répondu qu'ils « ne peuvent pas ne pas penser au travail pendant les vacances ». D'ailleurs, ils sont majoritaires à indiquer qu'ils ne prennent de congés qu'après avoir terminé leur travail, et précisent à 90% « vérifier les emails professionnels pendant les vacances ».

Après savoir cela, on comprend que les jours fériés "forcés" sont très précieux pour les japonais. Aussi, d'après l'article 3 de la Loi sur les jours fériés nationaux: "lorsqu'un jour férié tombe un dimanche, le jour le plus proche hors autre jour férié devient férié à son tour", par exemple si Kodomo no Hi (5 mai) tombe un dimanche, le 6 mai sera férié. Ainsi, avec différents mesures le pays conserve un maximum de jours fériés. C'est la raison qui a permis de garder Shōwa no Hi le 29 avril. En effet le 7 janvier 1989, lorsque débuta le règne de l'actuel empereur, son anniversaire étant le 23 décembre, le Shōwa no Hi aurait du être remplacé par cette date. Cependant, par inquiétude de l'impact que cela aurait eu sur la vie quotidienne de la population en supprimant un jour du Golden week, il a été décidé de maintenir le jour de Shōwa.

Par ailleurs, pour augmenter le nombre de jours fériés consécutif, en 2000 apparaît le système Happy Monday. Cette révision législative a permis de transférer des jours fériés à des lundis spécifiques. A l'époque, la semaine à deux jours de repos se répandait notamment dans les entreprise de moins de 300 employés et dans la fonction publique, et donc le gouvernement a établi cette mesure afin de faire bénéficier de trois jours de congé consécutifs les employés en rendant fériés certains lundis. Suite à cela, le Seijin no Hi est passé du 15 janvier au 2ème lundi de janvier, et le Taiiku no Hi du 10 octobre au 2ème lundi d'octobre. En 2003, dans le cadre de la même loi, le Umi no Hi est passé du 20 juillet au 3ème lundi de juillet, et le Keirō no Hi du 15 septembre au 3ème lundi de septembre. Depuis, il est donc possible d'avoir au moins 4 fois 3 jours fériés consécutifs chaque année.